
Des dizaines de hauts gradés militaires continuent de recevoir un salaire de l’État, même après avoir pris une retraite en or des forces armées canadiennes. Dans certains cas, leur nouvelle rémunération dépasse même celle d’un premier ministre.
C’est ce que révèlent des documents en vertu d’une demande d’accès à l’information. Ainsi, on y apprend que des hauts gradés dans l’armée de terre, de mer et de l’air ont droit à une pension de retraite tout en récoltant un salaire de réserviste, une pratique que certains qualifient de double rémunération.
Selon des dossiers du ministère national de la Défense, 207 officiers du grade de lieutenant-colonel ou plus haut dans la hiérarchie militaire, sont des membres de la Force de réserve, classe B. Ce groupe comprend plusieurs brigadiers généraux, capitaines de la marine et colonels à la retraite.
Un brigadier général
Ainsi, le brigadier général Christian Barabé, dont la retraite des Forces régulières avait été annoncée en janvier 2009, est l’un des plus hauts gradés de cette liste.
Selon un porte-parole du ministère de la Défense, le commandant Hubert Genest, un petit noyau de retraités qui possèdent une expertise ciblée sont réembauchés à court terme, normalement pendant une période de deux ans ou moins. Cela permet aux Forces armées de mieux gérer l’augmentation du personnel, la mission en Afghanistan, l’opération de sécurité en marge des Jeux olympiques d’hiver de 2010 ainsi que d’autres projets spéciaux, a-t-on fait savoir.
Or, de l’avis de l’ex-colonel à la retraite Michel Drapeau, cette pratique pourrait s’avérer coûteuse pour les contribuables. Il donne l’exemple d’un brigadier général à la retraite qui, en plus d’une pension de 110 000 $ par année, pourrait toucher un salaire de réserviste d’environ 120 000 $.